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Spectacle en pause

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Le Docteur Sangrado & Le Médecin de l'Amour 

Nos
projets

  Au XVIIIe siècle, l'opéra-comique draine un public ravi, nombreux et hilare. Au XXIe siècle, rare sont ceux qui ont assisté à un spectacle de ce genre. La compagnie du Théâtre du Matin s'est donnée pour objectif de revivifier cet art populaire. Avec une troupe de jeunes comédiens et musiciens, nous avons voulu faire entendre le texte, jouer et entendre la musique : en somme, jouer la commedia, en cherchant à retrouver le plaisir vif, naïf et continu qui attirait les foules dans les théâtres des foires. 

  Tous les ingrédients traditionnels de la comédie et du drame contribuent à la gaieté ou à l'émotion : couple de jeunes premiers, barbons importuns et dupés, père affectionné, valets roublards, etc. Dans cet univers, la liberté de ton de l'opéra-comique introduit des situations qui se révèlent soudain ultra moderne : inceste, éveil du désir, vertu, égoïsme, sacrifice, autant de tabous surmontés par un mélange de bon sens populaire et de raison, chers au siècle des Lumières.

  Le spectacle est accompagné à la manière du théâtre de société au XVIIIe siècle, par un traverso, deux guitares et une harpe, les trois instruments pratiqués par Beaumarchais. La scénographie repose essentiellement sur des accessoires et costumes d'époque. 

  Après deux ans de Covid qui ont vu les certitudes s'affronter et la science s'éloigner de l'antique sagesse, il est bon de rire aux dépends d'un professionnel monomaniaque entiché de sa science miraculeuse et de renouer avec une humanité malicieuse qui cherche son bonheur en chantant ! 

Note de mise en scène

  Le genre de l’opéra-comique représente pour le metteur en scène contemporain à la fois un
mystère et un défi. Comment un art si populaire a-t-il pu disparaître et son répertoire intéresser
si peu notre siècle ? ou devenir un genre réservé à une élite érudite ? Il nous a paru que la solution
était dans l’articulation entre le jeu et le chant.

 

  Le public du XVIIIe est un public exigeant, car
connaisseur, mais pas savant, il aime se divertir, rire devant les types qu’il voit sur scène, reconnaître
les airs que les vaudevilles reprennent, c’est un spectacle total qui le ravit et, à l’instar des comédies
de Molière, le fait rire et penser à la fois.


  C’est donc l’objectif que nous nous sommes donné : retrouver l’énergie, le « premier degré »,
l’innocence si séduisante et si savante de ces oeuvres. Lier musique et texte, ne pas « mettre en
scène » le passage de l’un à l’autre, comme si la chanson était un ingrédient du spectacle et non pas
un spectacle à part. Rien de moins naturel que ces scènes qui mêlent dialogues parlés et échanges
chantés, et pourtant c’est bien cela que nous avons cherché, faire oublier qu’il y a deux arts distincts,
les mêler si bien que l’on sort du spectacle sans pouvoir dire à quel moment l’on a chanté ou parlé.
Pas de morceau de bravoure d’un chanteur lyrique qui oublie son personnage pour mettre en valeur
sa compétence vocale ; tout au service du spectacle, de son message, de son rythme général.


  Ces livrets, sous leur apparente simplicité, décrivent un monde qui n’a rien à envier au
nôtre : emprise de gourous médecins, violence sociale et sexuelle sur les jeunes femmes, égoïsmes
de la génération vieillissante, plus préoccupée de la satisfaction de ses appétits que de construire un
monde cohérent pour ses enfants. Le message est clair, et ne peut manquer d’intéresser chacun
d’entre nous.


Gabrielle Ordas

Le Docteur Sangrado

Avatar de l'illustre héros de Gil Blas et de Santillane, le docteur Sangrado lui emprunte son patronyme. Il est un médecin selon la tradition moliéresque, cupide  et sans scrupule : il se vante d'avoir trouvé la martingale parfaite, sa seule prescription : de l'eau, de l'eau et toujours de l'eau ! Héritier également de la Commedia Dell Arte, puisque tel Pantalonne, il se réserve la jeune et jolie servante, sur laquelle il exerce une contrainte à la fois sexuelle et économique. 

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Blaise

Blaise pourrait illustrer un proverbe moderne "Comment l'esprit vient aux garçons". Ignorant, il ne parvient pas à identifier le trouble et la langueur qui l'habitent à l'orée de sa vie d'homme. C'est en désespéré qu'il a recours au docteur. Hélas, la lubie hydraulique de Sangrado lui ôtera sa seule source de joie : le vin. Grâce à Dieu – le petit, celui avec les ailes et le gros bidon – il tombe sur Jacqueline qui se fait fort de lui expliquer la véritable nature de sa douleur et d'y apporter un joyeux remède !

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Jacqueline

C'est la servante traditionnelle, dans la lignée des Toinette et des Dorine, vive et malicieuse, mais sa jeunesse et son statut social en font une proie pour le vieux docteur. Qu'à cela ne tienne ! Elle est aussi une soeur de Suzanne (Figaro) et de Marceline (Figaro), et elle saura tirer profit de la situation pour faire ses propres choix, échapper à la claustration et au mariage malheureux. 

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Lolotte

Personnage d'ingénue libertine qui s'ignore, Lolotte en est encore aux prémices de la séduction : elle veut être aimée, participer au tourbillon qu'elle pressent là, tout près, et tout prêt à se jeter sur elle. Jacqueline, mentor savoureux, lui administrera quelques pincées de bon sens. 

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Le médecin de l'Amour

Très différent de son collègue Sangrado, le médecin de l'amour n'a ni le cynisme ni la cupidité, ni l'indifférence à la douleur de ce dernier. Tel le philosophe des Lumières, c'est un moraliste qui pense que la nature est un livre d'heures. Elle dicte sa loi : la jeunesse doit aller avec la jeunesse et le père doit protéger l'enfant. Sensible aux malheureux, il sait se montrer efficace, même lorsqu'il s'agit de gronder un vieil ami. Scientifique digne de ce nom, il observe, diagnostique et prescrit. Son objectif est de rétablir l'équilibre et la gaieté. 

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Le Bailli / Le Père

Encore un personnage qui mêle tradition et modernité des Lumières. Si Géronte possède le nom et les appétits sensuels des vieillards de la commedia italienne, il évoque les pères du drame diderotien par sa capacité à choisir la vertu, par la maîtrise de ses désirs et par le sacrifice. Ridicule, certes, mais attendrissant, illustrant merveilleusement le castigat ridendo mores

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Laure et Léandre

Jeune Première et Jeune Premier qui annoncent les personnages romantiques du siècle suivant, sur un mode à la fois plaisant et sensible. L'une se montre farouche face aux avances du vieux barbon, et l'autre se liquéfie de timidité. Il représentent tout deux les injustices subies par la jeunesse.

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Guillot

Guillot, c'est Blaise passé entre les mains de Jacqueline. Valet de Géronte, il prépare le terrain du médecin de l'amour, sans ménager son maître. Plus proche de Figaro que de Piarrot (Dom Juan), il organise les rencontres et se mêle de tout, avec doigté et efficacité. 

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